La fonction ‘droop’ sur les tracteurs Claas, à quoi ça sert ?

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La fonction ‘droop’ sur les tracteurs Claas, à quoi ça sert ?

Le réglage de la fonction 'droop' sur les tracteurs Claas est p^roposé de série. (©Entraid)

Chez Claas, c'est la fonction 'droop' qui est sous-utilisée. Alors qu'elle permet une gestion automatique entre moteur et boîte de vitesse.

« Le ‘droop’ n’est pas très utilisé, décrit Vincent Guillin, inspecteur commercial Claas dans l’Est de la France. Pourtant, le réglage de cette fonction électronique permet de définir une tolérance de chute du régime moteur avant une modification de vitesse sur les tracteurs équipés d’une transmission CVT. On définit pour cela un pourcentage appliqué au régime. Au travail, cela se traduit par une gestion automatique entre moteur et boîte qui est importante et que l’on développe en formation. De plus, c’est proposé de série. »

Utilisation de la fonction Claas droop

Jusqu’à trois types de droop se règlent sur l’écran Cmatic du système Cebis installé dans les tracteurs Claas. Dans le menu “transmission”, on accède à la page “droop moteur”. C’est là que l’on accède aux réglages droop Eco, pour les travaux aux champs nécessitant du couple, Power plutôt pour les transports, et un droop fixe avec deux mémorisations de régime moteur. Ce dernier permet de donner une limite basse de régime avant que le tracteur ne ralentisse. On priorise ainsi l’avancement du tracteur par rapport au régime de prise de force. Un réglage plutôt adapté pour les chantiers irréguliers comme le pressage.

Un exemple. Si l’on règle le droop à 20 % en mode Eco, on soustrait du régime nominal de 2250 tr/min 20 % de sa plage d’utilisation. La transmission travaillera donc sur 80 % de plage de puissance moteur permise, de 850 à 1816 tr/min.

Trois types de droop se règlent sur l’écran Cmatic du système Cebis installé dans les tracteurs Claas. (©Entraid)

Trois types de droop se règlent sur l’écran Cmatic du système Cebis installé dans les tracteurs Claas. (©Entraid)

Les intérêts

Régler le drop permet de mieux utiliser le tracteur : meilleure force de traction grâce à un couple plus important par exemple avec un droop en mode Eco. Et l’on peut ainsi espérer aussi une économie de carburant. Un détail dans ces réglages de droop. Il est possible de sélectionner rapidement depuis l’écran de transmission le droop que l’on veut parmi les trois possibles. On passe ainsi rapidement du champ à la route et inversement avec le bon réglage de transmission. Vincent Guillin ajoute enfin qu’il « existe maintenant un droop automatique, qui est plus mis en avant lors des formations. »

Le gain avec le Claas droop

Il est encore difficile d’obtenir des chiffres sur un supposé gain financier lié à l’utilisation du droop. Mais l’université de Virginie, aux Etats-Unis, a tenté une approche innovante permettant de s’approcher d’une réponse. Un article paru en 2020 a étudié la stratégie de conduite dite ‘Gear Up and Throttle Down’ (GUTD) et son effet sur la consommation de carburant. Cette approche consiste à passer une vitesse supérieure (Gear Up) tout en réduisant le régime moteur, le principe du droop appliqué aux CVT.

D’après l’université, en procédant de la sorte, la consommation baisse de 15 à 30 % par rapport à une conduite à pleine accélération. Les limites soulignées sont qu’il faille rester dans une puissance cohérente vis-à-vis des travaux envisagés et dans une charge modérée. Ces gains dépendent ensuite du type d’utilisation (transport, prise de force, labour), de la charge appliquée au tracteur, du profil terrain et des réglages moteurs.

Bonus bis

« Une autre fonction encore très peu utilisée est le système d’optimisation des performances Cemos, dans l’écran Cebis, indique Vincent Guillin. Cela donne les préconisations de réglages du tracteur, que le client valide ou non pour ses chantiers. Cela donne par exemple accès à l’optimisation de la gestion du différentiel. Cette optimisation des performances est disponible pendant les 400 premières heures, en démo sur un tracteur neuf, à partir de 200 ch. Certains clients prennent cette électronique dès le départ, d’autres prennent la démo puis n’utilisent pas. »

Apprendre les fonctions

Avec Claas Academy, le constructeur forme les commerciaux et les techniciens de ses quelque 59 concessions. Environ 500 à 600 personnes doivent y participer chaque année. Modules en présentiel, e-learning, classes virtuelles et mobile learning. Du digital pour la théorie, et du présentiel pour la pratique.

De quoi faire plus facilement ensuite la prise en main du tracteur avec le client agriculteur, voire le former aux spécificités du modèle. « Il y a un processus qui est formulé dans une charte ‘mise en main’, précise Sébastien Debordes, responsable communication. Celle-ci comprend à la livraison une première formation découverte et à trois semaines, un approfondissement ou un rappel de ce qui a été vu. »

En outre, des tutoriels en ligne sont disponibles gratuitement sur la plateforme Youtube. Les formats vidéo vont de 3 à 5 minutes. Ils visent surtout l’utilisation de l’électronique, en cabine, de la transmission CMatic, du terminal Cebis. etc. Enfin la documentation des tracteurs est disponible sur l’application Claas Connect.

Pour plus d’information, retrouvez aussi dans le même dossier ces articles sur www.entraid.com :
  • La séquence bout de champ chez Fendt : comment ça marche ? (à paraître le 16/09)
  • Demi-tours automatiques et nouveaux tutos pour Massey Ferguson. (à paraître le 17/09)
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  • La sélection de guidage déjà mémorisée chez New Holland. (à paraître le 19/09)
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