[Guide d’achat] Comment choisir sa tonne à lisier ?

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[Guide d’achat] Comment choisir sa tonne à lisier ?

Une dizaine de critères sont à prendre en compte dans le choix d'une tonne à lisier.

Les critères de choix d’une tonne à lisier concernent confort de travail, productivité, aisance sur route comme au champ, respect du sol et de l’environnement, valorisation des unités fertilisantes et conformité au code de la route.

SOMMAIRE

Choisir une tonne à lisier demande aussi bien de balayer des critères techniques, comme la productivité ou l’aisance sur route autant qu’au champ, qu’agronomiques, comme le respect du sol et de l’environnement, ou encore la valorisation des unités fertilisantes. Le confort de travail et la sécurité s’y ajoutent. À signaler : il est possible de suivre une formation sur le sujet auprès d’un expert du réseau cuma.

1 – Choisir l’attelage d’une tonne à lisier : œillet ou rotule ?

L’œillet d’attelage est le système encore largement utilisé en France. Pourtant, la rotule procure un confort de conduite beaucoup plus important. À chaque accélération, coup de frein ou remous dans la cuve, le jeu entre l’œillet et le piton provoque un choc, qui est inconfortable et qui participe à l’usure. Tandis qu’avec un attelage à rotule, le jeu est inexistant. Mieux vaut par ailleurs privilégier un œillet vissé plutôt qu’un œillet soudé, car il sera plus facile à remplacer.

2 – Flèche suspendue à ressorts ou oléopneumatique ?

Les timons avec suspension à ressorts reçoivent des lames longitudinales ou transversales. La seconde solution est préférable en cas de risques d’embourbement. La suspension de flèche oléopneumatique procure un meilleur confort de conduite. Elle offre aussi la possibilité de modifier le report de charge et de mettre la cuve bien de niveau pour un remplissage optimal.

3 – Choisir les trains roulants d’une tonne à lisier : tandem ou boggie ?

L’essieu tandem est stable et participe au confort sur route. Le boggie, quant à lui, est plus adapté aux terrains accidentés. Avec des tonnes qui passent la grande majorité de leur temps sur la route, le tandem serait à privilégier. Souvent en option, la suspension hydraulique permet au tandem de bénéficier d’un peu plus de débattement.

4 – Des pneumatiques pour le respect des sols

Les grandes roues favorisent l’obtention d’un maximum de contact avec le sol et minimisent les tassements. Les pneumatiques siglés VF se démocratisent sur les véhicules comme les tonnes à lisier. Ils offrent la possibilité de travailler à des pressions inférieures pour une charge équivalente, grâce à leurs flancs plus flexibles. A contrario, sur la route, la surface de contact plus importante rend le matériel plus tirant. Choisir des pneumatiques plus respectueux des sols, mais plus chers, sur des matériels qui passent plus de la moitié de leur temps sur la route est donc à réfléchir, même s’ils permettent d’intervenir dans des conditions plus humides, notamment pour les apports sur céréales en sortie d’hiver.

5 – Essieu suiveur ou directeur ?

Installer des pneumatiques avec une grande surface de contact au sol impose de les protéger. L’essieu suiveur simple évite le ripage et limite l’usure. Lors des manœuvres, il diminue aussi les phénomènes de torsions qui s’appliquent sur la structure. Mais l’essieu suiveur simple doit être bloqué dans les dévers, au-dessus de 15 km/h sur route, et en marche arrière. L’essieu suiveur double fonctionne quant à lui aussi bien en marche arrière qu’en marche avant, en mode forcé. Ce dispositif va souvent de pair avec un attelage à rotule.

6 – Freinage double ligne en vue

En 2025, les tonnes à lisier vendues en neuf devront disposer d’un système de freinage double ligne, soit hydraulique, soit pneumatique. Les tracteurs vendus depuis 2018 disposent de leur côté d’un freinage également double ligne, soit hydraulique, soit pneumatique, soit des deux types en simultané. Mais en 2025, ils ne pourront plus recevoir en complément un freinage simple ligne. Pour qu’une tonne à lisier reste utilisable avec un tracteur neuf en 2025, il lui faudra donc disposer d’un freinage double ligne. Pour ce type de véhicule dont la masse varie (à vide ou en charge), la technologie pneumatique semble à privilégier.

7 – Les bras de remplissage se démocratisent

Le bras de pompage sur tourelle permet d’aller pomper directement le lisier dans des configurations de fosses différentes. En revanche, il est plus compliqué à utiliser et nécessite plus d’entretien qu’un bras de pompage simple.

8 – Pompe à vide ou autre solution ?

Le compresseur avec une pompe à palette est parfois remplacé par une pompe à lobes. Cette dernière est plus performante à la vidange, et moins sensible à l’échauffement. Mais elle est souvent plus chère et nécessite un entretien plus minutieux. Enfin, la pompe à colimaçon permet de pomper des lisiers plus épais et reste efficace en altitude. Elle est cependant sensible aux corps étrangers.

9 – Rampe ou enfouisseur ?

Avec les restrictions prévisibles à l’usage de la buse palette, il faudra choisir entre une rampe ou un enfouisseur. La première travaille plus large et demande moins de puissance mais ne valorise que 35 % de l’azote. Le second préserve l’azote à 60 % (injecteur à disques), voire à 90 % (enfouisseurs).

Pour plus d’information, retrouvez aussi cet article sur www.entraid.com :

En résumé

Quels sont les différents types de tonnes ?

Les tonnes à lisier proprement dites sont le plus souvent des appareils attelés à un tracteur, d’une capacité de 8 à 24 m². Mais il existe également des automoteurs assurant la même fonction, doté d’un moteur de forte puissance (300 à 500 ch), et d’une capacité de l’ordre de 16 à 22 m3. Enfin, certains pratiquent l’épandage sans tonne, avec une rampe ou un enfouisseur attelé sur un tracteur et alimenté en continu par un tuyau ombilical relié à la fosse via une pompe.

Quelles sont les principales marques de tonne à lisier ?

Le groupe danois Samson, qui compte aussi la marque Pichon, rivalise avec des marques françaises ou d’ailleurs en Europe : Agrimat, Armor Industrie, Bauer, Fliegl, Garant, Jeantil, Joskin, Kaweco, Kumm, Mauguin Citagri, Record, Veenhuis, Zunhammer, etc.

Combien coûte une tonne à lisier ?

Une tonne de 10 m3 avec rampe à patins de 8 m vaut 75 000 €, tandis qu’un modèle de 24 m3 avec rampe de 24 m approche les 180 000 € (source : Barème d’entraide 2022-2023).

Comment régler une tonne à lisier ?

La première étape consiste à savoir quelle dose d’azote est prévue sur la culture, car c’est l’élément le plus critique, mais le phosphore est parfois également pris en compte. Connaissant la valeur du lisier, on en déduit le volume de produit à apporter à l’hectare. La largeur d’épandage, le débit de vidange et la vitesse d’avancement conditionnent la dose épandue. Des dispositifs de DPA aident aujourd’hui le conducteur dans la maîtrise des deux derniers de ces paramètres.

Quel est l’enjeu environnemental d’une tonne à lisier ?

L’emploi d’une tonne à lisier croise deux enjeux environnementaux. D’une part le risque de pertes d’azote et de phosphore dans les eaux de surface et les nappes phréatiques. Et d’autre part le risque de volatilisation d’ammoniac dans l’air (pollution atmosphérique).