[Guide d’achat] Comment choisir son tracteur?

1 – Quel gabarit et quelle puissance ?

Même si cela va sans dire, il faut avant tout privilégier un gabarit et une puissance de traction adaptés aux travaux attendus. Aussi, les éleveurs ayant besoin d’un tracteur pour des travaux de cour de ferme et de manutention privilégieront un modèle compact (80 à 120 ch), avec une bonne maniabilité pour pouvoir intervenir dans les bâtiments. Pour les tracteurs avec un chargeur frontal, soyez vigilant à la visibilité depuis le poste de conduite (toit vitré et/ou pare-brise montant).

Les agriculteurs en quête de polyvalence surveilleront le rapport poids/puissance du tracteur. Si les travaux sont diversifiés, mieux vaut un tracteur léger sur lequel on adapte le lestage, qu’un tracteur trop lourd.

Enfin, pour les utilisations les plus intensives, le grip et la puissance seront les éléments déterminants. Le choix portera sur les modèles avec les empattements les plus longs. À noter, le marché du tracteur conventionnel dépasse aujourd’hui les 500 ch. Pour les besoins les plus extrêmes, d’autres architectures existent : chenillard, tracteur à 4 roues égales et cabine centrale, modèle articulé à roues ou à chenilles.

2 – Sous le capot, 4 ou 6 cylindres ?

Si vous cherchez un tracteur de 130 à 180 ch, vous aurez dans la plupart des marques le choix entre un moteur 4 cylindres et un 6 cylindres. Même si la différence de gabarit entre les deux s’est réduite sur les dernières générations arrivées sur le marché, le 4 cylindres aura pour lui la maniabilité et la polyvalence, quand le 6 cylindres proposera une meilleure traction pour les travaux lourds. À finition équivalente, il n’y a quasiment plus de différence d’équipement entre les deux au sein d’une marque.

À noter, le japonais Kubota propose un moteur 4 cylindres dont la cylindrée approche la valeur d’un organe 6 cylindres chez les autres marques (6,1 litres).

3 – Quelle transmission choisir sur son tracteur pour passer la puissance ?

Si une transmission powershift est plus simple d’utilisation et offre le meilleur rendement mécanique, la variation continue demeure la reine du confort. Depuis quelques années, les tractoristes proposent en alternative la boîte robotisée. Une solution qui se veut un bon compromis entre les deux. Au-delà des critères de facilité de prise en main et de confort, le choix de la transmission impacte aussi la valeur de revente. En effet, on constate qu’un tracteur avec variation continue a tendance à mieux se revendre sur le marché de l’occasion.

4 – Comment chausser son tracteur ?

Souvent négligé, le choix du pneu reste important, puisqu’au niveau du budget du tracteur, il représente le second consommable derrière le carburant. Il existe le pneu radial standard, le pneu IF (increased flexion), qui peut supporter 20 % de charge en plus à diamètre équivalent, et le pneu VF (very increased flexion), qui peut supporter 40 % de charge en plus (par rapport au standard). Autre façon de voir les choses, les pneus VF sont capables de travailler à des pressions plus basses. Donc de limiter la compaction des sols, ou d’élargir la fenêtre de travail en intervenant dans des conditions plus difficiles (intéressant si le planning de l’outil est chargé).

Pour augmenter la capacité de traction, il est aussi possible d’opter pour un jumelage. Une solution qui peut se révéler contraignantes s’il y a beaucoup de route à faire entre les parcelles. Pour certaines applications spécifiques comme la pulvérisation ou le binage, un tracteur peut se chausser de pneus étroits pour circuler entre les rangs.

Enfin, les tracteurs les plus lourds peuvent privilégier des chenilles pour davantage de grip et de surface d’appuis. Il faut toutefois anticiper le coût de renouvellement des chenilles qui peut se révéler important.

5 – Pourquoi faut-il bien choisir le freinage du tracteur ?

A partir de 2025, les matériels tractés auront obligatoirement un freinage double ligne, et les constructeurs s’orientent plutôt vers le pneumatique. Il est donc utile d’investir dès maintenant dans des tracteurs avec freinage pneumatique. Mais il vaut mieux en complément prendre également un freinage hydraulique, pour pouvoir freiner les nombreux matériels en parc équipés en hydraulique.

Jusqu’à fin 2024, les tracteurs pourront recevoir un freinage hydraulique simple ligne, qui qui ne freine que les matériels tractés équipés en simple ligne.

A partir de 2025, ils n’auront droit qu’au double hydraulique, qui freinera les anciens matériels en hydraulique simple ligne et les nouveaux en hydraulique double ligne.

6 – Ne pas se perdre dans les menus

Les tracteurs les plus équipés recèlent aujourd’hui de très nombreuses fonctions, accessibles depuis une console tactile. Elles concernent le guidage, les automatismes de bout de champ ou encore l’hydraulique. Encore faut-il avoir besoin de ce degré de précision, que cette interface soit simple à manipuler, et que l’utilisateur ait envie de s’y plonger. Plus que jamais, mieux vaut donc bien définir ses besoins au départ avant de choisir un tracteur. Ensuite, être certain d’être à l’aise avec les écrans, d’autant plus si le tracteur est utilisé par plusieurs chauffeurs. Et enfin, profiter d’une démonstration pour vérifier l’ergonomie de la console.

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