Semis direct, optimisation… et 60 €/ha de phytos en moins

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Semis direct, optimisation… et 60 €/ha de phytos en moins

Sur le chantier de semis, le John Deere 6R210 dispose de l’autoguidage RTK et le semoir Horsch Maestro 12 CV d’une coupure rang par rang.

À Rimaucourt, en Haute-Marne, Thibaut Lugnier est installé, avec son cousin Fabrice Lugnier, sur une exploitation céréalière de 1 000 ha, dont 65 ha de maïs. Pour cette culture, comme pour les autres, la priorité de l’exploitation est d’optimiser les charges de mécanisation et l’utilisation des phytosanitaires.

En Haute-Marne, Thibaut et Fabrice Lugnier raisonnent leurs différentes cultures avec les mêmes priorités : optimiser le coût de mécanisation de l’exploitation, tout en réduisant les usages de phytosanitaires et en préservant les sols. Après des premiers essais en 2012, les deux agriculteurs généralisent le semis direct sur leur exploitation depuis 2016. « Il reste le maïs et le tournesol.  Car le semis direct ne fonctionne pas pour le moment sur ces cultures », explique Thibaut Lugnier.

Déchaumage superficiel, strip-till… ou rien

Ainsi, pour les semis de maïs, ils testent la meilleure stratégie de travail de préparation. Ils conservent néanmoins leur objectif de préservation des sols. Thibaut Lugnier développe : « On ne s’interdit pas de travailler le sol si besoin, mais on essaie de limiter. » Pour le moment, deux essais sont en cours sur une parcelle de 9 ha (en complément du semis direct).

Dans les deux cas, aucun travail ne s’effectue avant l’hiver. Puis, sur une partie de la parcelle, les agriculteurs testent un déchaumage superficiel en plein. Ils réalisent deux passages à un mois d’intervalle avec un Köckerling Allrounder de 10 m à 7 à 8 cm de profondeur. Seconde configuration testée, le travail plus profond avec un outil de strip-till Kuhn de la bande de semis. Là encore, deux passages espacés d’un mois, mais à une profondeur de 15 cm puis 5 cm. Précisons que les sols sont de type argilo-limoneux.

200 €/ha

Ensuite, pour optimiser les charges de mécanisation, Thibaut et Fabrice Lugnier adhèrent à la cuma des Vignes pour le semoir monograine. Elle compte 50 adhérents et réalise 220 k€ de chiffre d’affaires. Cette année, le groupe a investi dans un Horsch Maestro 12 CV. « Aujourd’hui nos charges de mécanisation pour le maïs s’établissent à 200 €/ha », annonce l’agriculteur. Ce dernier précise ne pas observer de différence de coût de production entre le déchaumage et le strip-till.

Autre point de performance d’un chantier, le débit de chantier en lui-même. Son optimisation passe déjà par le choix du bon outil. Ainsi, chaque adhérent attelant le semoir monograine à son propre tracteur. La cuma des Vignes a fait le choix d’un outil traîné plutôt que porté. « En prenant en compte la fertilisation au semis, un outil traîné reste plus simple à atteler et dételer qu’un modèle porté avec cuve frontale », selon Thibaut Lugnier. De même, pour gagner du temps, tous les adhérents utilisent le Horsch Maestro 12 CV avec un écartement de 50 cm pour leurs différentes cultures (soja, tournesol et maïs). L’agriculteur d’ajouter : « Il faut compter une demi-journée pour changer l’écartement entre tous les éléments semeurs. »

Semis direct : 50 ha/jour

Par ailleurs, pour optimiser le débit de chantier, il faut réduire les phases non productives, notamment les temps de maintenance, de chargement et de transport. « Les réglages du semoir sont simples et se font sans outils, détaille Thibaut. De plus, le Maestro 12 CV est bien configuré et offre une autonomie de 12 ha en semence de maïs et de 25 ha en engrais. » Ainsi, avec une vitesse de travail d’environ 10 km/h, le débit de chantier moyen est d’environ 5 ha/h. « Si les conditions sont bonnes, précise le Haut-Marnais, il est facile de semer 50 ha dans une journée. »  Sur le chantier de semis, la consommation du John Deere 6R210 est estimée à 4 l/ ha.

20 % de phytos en moins grâce au semis direct

Enfin, les deux agriculteurs travaillent également beaucoup les couverts végétaux. « Avec le semis direct, nous désherbons moins et ça marche. Nous économisons environ 20 % de phytosanitaires. Ils investissent cette économie dans les couverts végétaux. » En outre, ils sèment des mélanges de quatre à cinq espèces riches en légumineuses avant un maïs ou un tournesol. « Non seulement ils aident à préserver les sols, mais en plus ils permettent de faire des économies en fertilisation azotée », affirme Thibaut Lugnier. Une économie estimée à environ 60 €/ha.

En conclusion, précisons que le rendement en maïs varie selon les années de 60 à 90 q/ha secs. Une variabilité qui s’explique par de faibles réserves hydriques. 

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