Les 3/8 pour le semis de colza

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Les 3/8 pour le semis de colza

La cuma des 3 cantons en Lorraine a décidé d'appeler en renfort son nouveau semoir à céréales pour implanter les colzas avant la pluie.

À la cuma des Trois cantons en Meurthe-et-Moselle, on ne plaisante pas avec les semis de colza. Cette année, encore plus que les autres, les chauffeurs des semoirs font les 3/8 pour semer en non-stop et contenter tous les adhérents. Reportage en cabine.

En dix jours, il aura fallu semer plus de 500 hectares de colza. Le chantier touche à sa fin et ce n’est pas trop tôt car la pluie menace les champs des adhérents de la cuma des Trois cantons en Meurthe-et-Moselle. « Heureusement, certains agriculteurs ont commencé leurs semis un peu plus tôt, autour du 10 août, précise Bertrand Choné, chauffeur du semoir. Cela nous a permis d’avancer un peu plus sereinement. »

Surfaces stables pour les semis de colza

Mais depuis dix jours, les trois chauffeurs du semoir de précision se relayent sur un rythme des 3/8, comme à l’usine. Une cadence nécessaire pour contenter tous les adhérents. « C’est un semi-porté de 6 qui nous permet d’être très polyvalents poursuit-il. On peut y ajouter l’engrais, l’anti-limace et aussi désherber la ligne de semis. Pour cette dernière option, au début tout le monde l’utilisait, maintenant c’est un peu plus rare. » Car le groupe possède également une bineuse, ce qui permet de désherber l’inter-rang pendant l’automne.

Le semoir de précision emblave entre 800 et 1 000 ha de colza et cultures de printemps: tournesol, maïs principalement et un peu de sorgho. « Les surfaces de colza ne varient quasiment pas, estime Bertrand Choné. En revanche, nous avons tenté d’intégrer du tournesol dans nos rotations. Nous sommes passés de 50 à 300 ha en quelques années. Cela nous permet d’allonger nos rotations et d’alterner entre les cultures d’hiver et de printemps. Ça tient la route. »

Gros débit de chantier

Pour ce dernier jour de semis, deux des trois chauffeurs ont décidé de mettre les bouchées doubles. L’un ressème certaines parcelles où les limaces ont déjà mangé les plantules. Il finalise les semis avec le semoir de précision. Tandis que l’autre termine avec le semoir de céréales. « Il est moins précis dans le semis mais les conditions météorologiques nous permettent d’utiliser ce semoir, explique Bertrand Choné. Ils annoncent de la pluie, la levée est garantie. Et si on veut finir pour ce soir, on n’a pas d’autre choix que d’utiliser un autre semoir. »

Et ça tombe plutôt bien car ces derniers hectares semés permettent de prendre la main sur le nouveau semoir à céréales de la cuma. Reçu il y a quelques semaines, le Pöttinger Terrasem V6000 est attendu pour emblaver plus de 450 ha de blés et d’orge. « On pourra évaluer son travail lorsque le colza sera levé mais je suis satisfait de la conduite », note le chauffeur. Ce semoir de six mètres traîné a des disques plus grands et des rouleaux pneumatiques, ce qui permet d’atteindre un débit de chantier de 4 à 5 ha/h en colza.

Sol bien préparé pour les semis de colza et autres

Toutefois, les organisations de chantiers, gérées par le président, demandent un peu de temps. « On essaye de ne pas s’éparpiller et de semer un territoire à la fois, explique le chauffeur. Avec le semoir de précision, c’est le tracteur de la cuma de 200 ch qui est utilisé. Cela nous permet de proposer une prestation complète avec chauffeur. »

semis colza semoir

Le Pöttinger Terrasem V6000 est attendu pour emblaver plus de 450 ha de blés et d’orge. En attendant, il commence avec quelques hectares de colza.

Celle-ci se chiffre à environ 46 €/ha hors carburant. Mais les adhérents tentent de réduire au maximum les coûts car la politique de prix à la cuma des Trois cantons est: « plus l’outil est utilisé, moins il sera cher », boîtiers Karnott à l’appui. La cuma tente aussi de réduire les coûts d’entretien et renouvelle son semoir tous les deux ans.

Les conditions pédoclimatiques restent tout de même optimales. « C’est du billard », lance le chauffeur. En plus de l’humidité présente dans le sol grâce aux dernières précipitations, celui-ci s’est plutôt bien travaillé. Dans la parcelle qu’il sème, deux passages de déchaumeur et un de rotative ont permis de le travailler correctement tout en réalisant des faux semis.

Vers les semis de couverts

À une densité de 1,8 kg/ha, les semis de colza restent appétents pour les limaces et autres ravageurs. Bertrand Choné, lui, pense avoir trouvé la parade. Il n’applique plus d’anti-limace et ça se passe bien. Quant aux pressions des altises, il choisit un mélange de trois espèces différentes d’hybrides. Elles ont des dates de floraison un peu différentes. Cela compense.

Une fois le chantier de colza terminé, les agriculteurs pourront continuer à semer leurs couverts. Sur ce point, chacun a sa méthode: à la volée, en déchaumant, en semis direct avec le matériel de la cuma ou encore sur la coupe de la moissonneuse… Il faudra ensuite penser aux semis de céréales: mais pas tout de suite, « on a tendance à retarder les semis dorénavant, sinon, cela devient très difficile de les désherber à l’automne », précise Bertrand Choné.

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