Des rendements inégaux, mais de la paille dans le Centre-Ouest de la France

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Des rendements inégaux, mais de la paille dans le Centre-Ouest de la France

Les moyennes qui s’affichent cachent des disparités parfois importantes. Ci-dessus , Alain Guignard, président de la cuma de la Butte, située dans le département de la Vienne, et Sébastien Mercier, adhérent.

À défaut d’avoir engrangé des récoltes abondantes de céréales, certains agriculteurs ont des rendements de paille élevés. Bilan de la moisson 2023 dans le Centre-Ouest de la France.

On commence à dresser les premiers bilans des moissons 2023. Agreste a livré les premières estimations de rendements en blé. Dans le Centre-Ouest de la France, en Eure-et-Loir dans la région beauceronne, traditionnel grenier à blé de la France, les échos de la moisson 2023 ne resteront pas forcément dans les annales. Alors qu’on est familier ici de rendements à trois chiffres, certaines exploitations plafonnent à 85 à 90 quintaux. « C’est 10 quintaux de moins que la normale », témoigne un céréalier installé près de Lèves. « Par contre, c’est une année à paille… » Les coups de chaud survenus en mai et juin ont probablement eu un impact sur le rendement. Impact plus ou moins sévère, peut-être, en fonction des dates de semis.

Moisson 2023 dans le Centre-Ouest : une année à paille

Toujours dans le Centre-Val de Loire, mais tout au sud cette fois dans le Berry, les rendements des moissons 2023 sont encore moins élevés chez les adhérents de la cuma Herbagère, située à Sainte-Sévère. Il s’agit essentiellement d’éleveurs installés à la croisée de l’Indre, du Cher et de la Creuse. Ici, on oscille plutôt entre 50 et 55 quintaux. Ce chiffre est conforme aux moyennes habituelles. Et l’orge s’en tire pas mal à près de 50 quintaux. Là aussi, les éleveurs peuvent tabler sur plusieurs bottes de paille.

Un ordre des chantiers qui s’inverse

Au sein d’un même département, les performances sont parfois inégales. Comme dans la Vienne où l’on est globalement satisfait dans le Mirebalais. Idem du côté de Sanxay, plus à l’ouest du département, où Alain Guignard, le président de la cuma de la Butte, obtient un rendement de 80 à 85 quintaux en blé. « C’est correct cette année », apprécie l’agriculteur. Pas de souci d’humidité qui était en général à 11-12 degrés pendant les 2,5 semaines de la période de moisson. Légère déception, en revanche, sur le taux de protéines.

En colza, l’agriculteur a récolté environ 40 q/ha. Mais dans le secteur, c’était plutôt 32 à 35. « On constate une évolution dans l’ordonnancement des chantiers », remarque le président. Avant, le rythme habituel des moissons débutait par la récolte des parcelles d’orge, suivie du colza, puis du blé. Désormais, entre colza et blé, l’ordre des chantiers s’inverse parfois. Alain Guignard et Sébastien Mercier, tous les deux chauffeurs de la moissonneuse New Holland CX6.80 qui vient de faire son entrée dans la cuma, sont également satisfaits des rendements en paille.

De bons potentiels au départ

Même chose à une quarantaine de kilomètres à l’est du département, sur le territoire de la cuma de Malibeau. Là aussi, on est satisfait des rendements en… paille ! D’autant plus que les deux machines New Holland à secoueurs de la cuma préservent la qualité. En revanche, ici, les producteurs de céréales font un peu grise mine. « Les blés étaient pourtant jolis jusqu’au 15 mai », se remémore Vincent Gaborit, trésorier de la cuma. Mais ensuite, les coups de chaud couplés au vent d’est ont finalement douché les espoirs de rendement. Verdict : 60 à 70 quintaux pour le blé et autour des 35 quintaux pour le colza.

La cuma, qui récolte annuellement 1 400 ha par an dont 940 ha en été (orge, blé, colza et pois), est toutefois satisfaite du déroulement des moissons et de la qualité de récolte avec des grains propres. De surcroît, grâce à une organisation bien rodée, les tarifs de moisson s’avèrent très corrects : 80 €/ha sans GNR et 85 €/ha avec (sans la main-d’œuvre).

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