Lancé par le réseau national, la frcuma des Hauts-de-France a voulu développer le concept. Après une année de rodage, cette année six projets sont en lice pour le concours Trophée des cuma. Celui-ci vise à récompenser des groupes d’étudiants qui ont travaillé conjointement avec une cuma sur un de leurs projets. Retour sur la coopération agricole des étudiants et des cuma.
Diversité des cuma et des projets
“Les projets sont très diversifiés cette année, annonce Sophie Marescaux, animatrice à la frcuma des Hauts-de-France. Création d’un plan de bâtiment, d’outils de communication lors d’un évènement, étude économique de renouvellement de tracteur, rédaction de règlements par chantier, création d’un outil de gestion de l’entretien de matériel ou encore de gestion des chantiers sont étudiés.” L’objectif est bien de faire travailler les jeunes sur des projets concrets.
Pour cela, l’organisation est rodée. Lorsqu’un groupe d’étudiants veut travailler sur un projet, la frcuma est chargée de mettre en relation les étudiants et les représentants d’une cuma voisine. Viennent ensuite les présentations. “Nous consacrons une demi-journée pour, dans un premier temps, présenter les cuma, explique Marion Depuydt, animatrice également à la frcuma des Hauts-de-France. Cette intervention en classe permet de présenter ce qu’est une cuma, d’un point de vue juridique, de l’organisation, de ce que l’on peut partager, mais aussi aborder l’aspect économique. Si le temps nous le permet, on aime bien faire calculer des coûts de revient aux lycéens et aux étudiants.” Encore une fois, l’objectif est d’être ludique et concret.
Coopération agricole des étudiants et des cuma : poser une problématique
Cette initiative est l’occasion de présenter la cuma pour laquelle vont travailler les jeunes. “Là, on demande à un ou plusieurs responsables de la cuma de venir en classe, précise Sophie Marescaux. C’est important qu’ils se déplacent pour que tout le monde se connaisse. C’est à ce moment-là que la cuma expose sa problématique ou son projet.” Pas besoin donc d’avoir un sujet prêt, dans le cadre de ce concours, c’est aussi aux étudiants de réfléchir à la meilleure manière de répondre à un problème. Bien sûr, l’exigence variera selon les niveaux des élèves.
C’est, ensuite, aux étudiants et cumistes d’être autonomes. “Nous, on les laisse gérer, poursuit l’animatrice. Certains groupes visitent plusieurs fois les cuma, d’autres travaillent à distance. C’est selon la disponibilité de chacun.” Et aussi le temps que chacun dispose pour réaliser ce projet. Certains groupes ont eu plusieurs mois devant eux, alors que d’autres, cela se compte en semaines.
Rédiger un dossier
Une fois le projet terminé, les étudiants sont invités à présenter leur travail à leurs cuma respectives. Mais dans le cadre de ce concours, ils doivent également livrer un dossier. “L’objectif est de savoir comment s’est déroulé le projet, évaluer ce que les étudiants ont appris et expliquer leurs solutions”, précise Marion Depuydt. En détail, le groupe de jeunes doit présenter la cuma et sa problématique. Puis détailler les résultats, leurs solutions avec les difficultés qu’ils auraient pu rencontrer. Mais aussi justifier le support choisi. Enfin, les étudiants sont invités à recenser les compétences qu’ils ont acquises et relever ce qu’ils ont retenu du fonctionnement des cuma.
D’ici à l’assemblée générale de la frcuma des Hauts-de-France le 21 mai, un jury va se retrouver pour délibérer et ainsi remettre les prix aux groupes d’étudiants lauréats. “Le jury est composé d’un représentant du Crédit Mutuel qui est notre partenaire cette année, de la Région Hauts-de-France, de la DRAFF, des MFR et un administrateur de la frcuma, liste Sophie Marescaux. Toutefois, nous aimerions récompenser tous les groupes, car le travail est assez conséquent.” Les groupes seront également invités à présenter leurs projets lors de l’AG.
Un projet, plusieurs intérêts
Pour les cuma, l’avantage de ce type de concours est de dédier un peu de temps à un projet qui est souvent mis de côté. Le fait de mobiliser des jeunes, permet de déléguer l’étude de ce projet, de moins réfléchir, mais aussi d’avoir des idées novatrices grâce au regard extérieur des jeunes.
Pour eux, c’est aussi l’occasion de créer un lien avec des futurs agriculteurs ou partenaires du même territoire. Important, dans le cadre du renouvellement des générations.
Coopération agricole des étudiants : découverte des cuma
Si la majorité des professeurs connaissent l’organisation des cuma, certains découvrent la complexité de ces coopératives et leurs valeurs grâce aux projets présentés au Trophée des cuma. Pour eux, comme pour les jeunes, c’est l’occasion de casser les préjugés, de remettre les choses au clair et de remettre les cuma dans le paysage agricole.
Ce concours reste également un moyen de valoriser l’image des cuma mais aussi le travail des animateurs. Une belle mise en lumière en somme.
Envie de communiquer
Du côté de la frcuma des Hauts-de-France, l’initiative nationale avait du sens. Pour les animateurs, c’était l’occasion de communiquer sur les cuma. Mais aussi d’aller plus loin qu’une intervention en classe. Avec ce projet, c’est être dans l’action. C’est l’occasion pour les cuma de montrer leurs diversités, leurs champs d’action et expliquer l’intérêt du collectif et du travail en groupe.
Le format concours apporte aussi davantage de motivation aux jeunes. Ce serait donc la carotte qui fait avancer l’âne ?
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