Séchage du maïs en installation collective : 6 à 7 €/T

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Séchage du maïs en installation collective : 6 à 7 €/T

La cuma de Poey-d’Oloron a investi 750 000 € pour le séchage des récoltes de ses adhérents.

Des cuma des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ont mis en route une activité de séchage de maïs. Leur objectif est de dégager, davantage de plus-values pour les exploitations grâce à ce projet collectif.

Nous avons démarré notre projet en 2018, et après deux années de fonctionnement, notre groupe de 11 adhérents est encore plus convaincu de la nécessité de ce projet. » Pierre Supervielle s’implique dans l’activité de la cuma de Poey-d’Oloron, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une cuma qui, pour rien au monde, ne reviendrait en arrière. « Mais pourquoi n’avons-nous pas démarré plus tôt ? On redonne de l’attractivité à la production de maïs », témoigne son représentant. L’unité complète de la cuma béarnaise propose une capacité de 5 000 t/an. « Nous sommes sollicités par d’autres adhérents pour intégrer notre organisation », assure Pierre Supervielle. Et d’analyser : « Nos deux départements sont idéalement positionnés, nous offrons une culture de qualité et de nombreux acheteurs sont présents sur le marché. »

Pas de formule unique pour le séchage du maïs

Dans ce réseau de coopératives locales, l’activité prend diverses formes. On trouve des unités séchantes de 1 000 à plus de 10 000 t/ an, et toutes s’adaptent aux besoins des adhérents. Les petits séchoirs mobiles ont laissé la place à des installations fixes avec réception (fosse et stockage de maïs humide), séchoir et unités de stockage (de quelques centaines de tonnes, avant reprise, à plusieurs milliers de tonnes). Cette organisation est souvent complétée par un dispositif d’expédition (boisseau chargement de camion) et d’un pont-bascule.

En amont du séchoir, les groupes maîtrisent le rythme des récoltes. Ce point permet de réguler l’entrée du maïs quotidiennement, pour respecter la capacité de séchage. Il permet aussi le contrôle de la qualité du produit livré. En aval, plusieurs stratégies sont en place pour vendre le maïs : une société de commercialisation avec un statut d’organisme stockeur (OS), de société en participation, ou une mise en commun des ventes. Mais chaque adhérent reste propriétaire de son maïs et formalise la vente.

Maîtriser la chaîne du séchage

Si l’on se limite au séchage, la réussite financière ne se confirme qu’en fin d’amortissement de l’unité. Sans compter le temps passé. C’est la maîtrise de la chaîne (séchage, stockage, expédition) qui donne accès à l’intégralité de la plus-value. Cette dernière se constitue notamment sur la force de vente. Le stockage collectif permet de vendre en lots et l’expédition directe sous boisseau en camion donne encore plus de valeur.

Dans une majorité de cas, les groupes appliquent un forfait stockage de l’ordre de 6 à 7 € par tonne stockée (sans droit d’entrée et de sortie). Une charge largement compensée par la plus-value de la revente (8 à 10 €/t pour un départ direct par camion sous boisseau).

Ces projets subissent l’inflation. La cuma du Biele à Gaujacq dans les Landes, par exemple, fonctionne avec un séchoir à cycles (250 t/j), une fosse de réception, deux cellules de stockage (1 000 t), un boisseau d’expédition et un pont-bascule. L’investissement de la cuma landaise date de 2009. Il s’était élevé à 450 000 € (génie civil et terrassement inclus), à l’époque. Aujourd’hui ce projet coûterait 50 % de plus.

Maîtriser les coûts du séchage du maïs

Plusieurs pistes sont envisagées pour contenir les coûts. L’auto-construction, par exemple. D’autres groupes combinent des matériels neufs (séchoirs) et d’occasion (stockage). Ils doivent en même temps intégrer la maîtrise de leur consommation d’énergie. Quitte à investir 20 000 à 30 000 € de plus. En fonctionnement, sécher tôt en saison en conditions optimales sera un autre levier activable. Cette anticipation permet, en outre, de tout récolter. Et de limiter les risques de perte. Ainsi que de libérer les parcelles rapidement pour d’autres cultures ou l’implantation de couverts végétaux.

Banque de travail plutôt que salariés

Les groupes s’appuient rarement sur des salariés pour gérer ces séchoirs, afin de maîtriser les coûts de revient. Quelques banques de travail sont en place pour structurer l’entraide. En termes de coûts de fonctionnement, la part de l’électricité se situe habituellement entre 1,5 et 2 € la tonne séchée en moyenne, et la partie entretien en dessous des 1 € la tonne séchée.

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