Moins de céréales à paille dans les campagnes en 2024

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Moins de céréales à paille dans les campagnes en 2024

Les conditions de cet hiver n'étaient pas réunies pour emblaver la quantité de céréales prévue.

Les conditions difficiles de cet hiver ont rendu les semis de céréales à paille d'hiver compliqué. Résultat, les surfaces sont en recul. Les semis de cultures de printemps ne permettront pas de combler les surfaces manquantes.

Si l’annonce n’est pas une surprise, elle est le résultat d’un hiver et printemps pluvieux. En effet, les surfaces de céréales à paille sont en net recul en 2024, avec 6,3 millions d’hectares emblavés, c’est 6 % en moins qu’en 2023.

Un recul des surfaces de céréales à paille en 2024

« Les excédents de précipitations en sont la principale cause, annonce Perrine Charrière, analyste au ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. En moyenne, sur les derniers mois, il est tombé 30 % supplémentaires d’eau par rapport à la moyenne des précipitations de ces 20 dernières années. » Un constat qui se prolonge même jusque fin mars au moins. Car sur ce mois, l’excédent de pluie était de 85 %.

Alors forcément, il était difficile pour les agriculteurs de semer correctement leurs parcelles de cultures d’hiver. Principalement les céréales à paille. Résultat, les surfaces en blé tendre sont en recul de 8 % par rapport à 2023. « Ce sont les régions des Hauts-de-France et de la façade Atlantique qui ont un retrait des surfaces le plus important », précise l’analyste. Avec ces réductions de surfaces d’orge et de blé dur, les céréales d’hiver ne recouvrent que 6 millions d’hectares.

Un printemps difficile

Malheureusement, la météo du printemps n’a pas permis aux agriculteurs de se rattraper sur les céréales de printemps. Les semis d’orges de printemps ne représentent que 500 000 hectares. Malgré la hausse recensée de 11 % par rapport à l’année dernière, cela ne suffit pas à combler le manque. « D’autant que cette hausse est trompée par une réduction des surfaces d’orges de printemps par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années », ajoute Perrine Charrière.

Par ailleurs, les surfaces en colza sont aussi en retrait. Avec 1,3 million d’hectares emblavés, la baisse est de 1,3 % par rapport à 2023. Même tendance pour les protéagineux. « Les surfaces reculeraient également de 4,3 % », annonce Agreste dans une note de mi-avril. En revanche, les parcelles qui ne sont pas encore semées vont profiter aux cultures de printemps. À l’image des betteraves et des pommes de terre, ou on pourrait assister à une hausse des surfaces de respectivement 4,9% et de 1,9 %.

Une moisson 2024 maussade ?

« Avec la météo incertaine, les assolements ne sont pas encore déterminés, rappelle Benoît Piétrement, président de FranceAgriMer. C’est d’ailleurs problématique pour nos déclarations PAC. Cependant, il faudra s’attendre à une hausse des surfaces de maïs, tournesol et soja. Même si elles ont tendance à être délaissées, faute de moyens de lutte contre les ravageurs de ces cultures. »

Cette orientation semble toucher tout le continent européen. Ainsi, les perspectives de la moisson 2024 ne sont pas très réjouissantes, avec une baisse attendue des quantités de céréales récoltées. « La moisson est attendue très précocement avec la vive reprise de la végétation ce printemps, mais aussi très échelonnée, faute d’avoir pu concentrer les semis », estime Benoît Piétrement.

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