La cuma à Hénanbihen (22) s’implique dans l’apprentissage, avec un certain succès. Depuis trois ans, elle forme même deux apprentis simultanément et ne manque pas de candidats, à en croire Johann Renault. Le chef d’équipe de la cuma du Frémur précise : « On reçoit des appels ou des CV de jeunes essentiellement du secteur, dans un rayon de 20 km autour d’ici. » Il est en effet difficile de prendre un logement avec un salaire d’apprenti. C’est la raison pour laquelle ces jeunes sont pour la plupart logés chez leurs parents, à proximité.
La cuma du Frémur s’implique dans la formation des futurs chauffeurs
Quand la candidature semble intéressante, Johann n’hésite pas à appeler les responsables de stages mentionnés dans le CV pour s’informer sur les capacités du jeune. Avant de le recevoir en entretien avec Jean-Charles Le Breton, le président. Soucieux de la réussite de l’expérience, ce dernier conseille parfois aux candidats de commencer par une formation en exploitation. Il y voit un moyen d’apprendre « les bases de l’agriculture et de la conduite, afin de bien s’approprier le métier avant de peut-être revenir en machinisme ». Johann Renault complète : « Le but est de former de la main-d’œuvre qui a de la valeur pour l’équipe. »
C’est Johann qui est le maître de stage des apprenants à la cuma du Frémur. À ce titre, il assure le lien avec le centre de formation. Pour autant, c’est bien toute l’équipe qui accompagne le jeune au quotidien. « Le jeune doit s’intégrer. Mais l’équipe doit aussi favoriser son intégration pour que l’ambiance de travail soit bonne. » L’encadrant réalise des points réguliers avec l’apprenti pour s’assurer de la motivation et d’un maintien d’activité régulier. En même temps, il met de l’huile dans les rouages pour faciliter le travail en équipe. Il s’attache aussi à obtenir les retours réguliers des salariés.
L’apprenti se met progressivement en action
Sur le terrain, les apprenants accompagnent les chauffeurs de la cuma du Frémur, avant de pouvoir réaliser des travaux en autonomie. Dans un premier temps, ils sont souvent affectés au fumier, car le chantier se fait à trois (deux épandeurs et un chargeur). Cela permet à l’apprenti de ne pas être seul lorsqu’il s’approprie le territoire de la cuma, tandis que les chauffeurs expérimentés le guident dans le travail.
Puis les jeunes réalisent des labours, pressent des balles rondes ou entretiennent le parc des matériels en location. Cette évolution se fait selon l’expérience et ses capacités, mais aussi en fonction de son ressenti : « Je lui demande s’il se sent capable de faire telle ou telle activité. Et j’avise en fonction de sa réponse », explique Johann Renault. Lui-même a fait son apprentissage à la cuma, avant de devenir chauffeur, jusqu’à prendre le poste de chef d’équipe il y a quatre ans. Depuis 12 ans il continue d’apprendre. Il maîtrise la conduite, la gestion mécanique du parc et s’attache à désormais à maîtriser le travail administratif que représente la gestion quotidienne de l’équipe et du matériel. « Je sais par où je suis passé », souligne-t-il. « Pour moi, l’apprentissage est important et je suis attaché aux valeurs de ce travail. Je n’oublie pas ce que j’ai appris. »
Peu d’échecs
Jean-Charles considère aussi que l’apprentissage doit avoir une place dans la cuma. « Il faut bien commencer par un endroit, ce n’est pas toujours simple. Tout le monde veut un salarié avec expérience mais il faut bien qu’on les forme et qu’on leur donne de l’expérience. » D’une manière générale, il y a peu de d’échecs avec les apprentis, sauf manque d’adaptation ou de motivation. D’ailleurs, jusqu’ici, la cuma du Frémur a conservé la plupart de ses apprentis, en remplacement de salariés eux-mêmes issus de l’apprentissage et qui en majorité se sont installés en agriculture.
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